Nous sommes là pour nous reposer quelques jours et le rythme laotien va dans ce sens ! Le tout est de ne pas perdre patience : au restaurant par exemple, on peut facilement attendre 1h30 pour un petit déjeuner, voire 2h pour un plat. Il faut dire que chaque plat est fabriqué à la demande.
Comme il n'y a pas de frigo, il n'y a pas de stock, il faut donc aller acheter les ingrédients au fur et à mesure... Puis allumer le brasero (pas de fourneau, tout se fait au charbon de bois), couper les légumes, ou faire la pâte à crèpes, c'est selon. Restent tout de même quelques mystères : pourquoi ne vont-il pas acheter TOUS les ingrédients manquants en une seule fois ? Pourquoi une baguette demande-t-elle 1 heure ? (idem pour les oeufs durs...).
Mais on s'y fait, d'autant plus que c'est partout pareil ; dans les bouis-bouis familiaux s'entend, pas les restaus touristiques où on peut espérer un fourneau, voire deux, et du personnel supplémentaire - ce qui permet de préparer deux plats à la fois. Autrement, il faut faire cuire le riz. Puis les légumes. Puis bouillir l'eau. Puis y mettre les oeufs. Puis faire griller le pain...etc... Nous avons renoncé au poisson et à la viande depuis longtemps ici !
Ce qui m'amène à une réflexion plus générale sur le fait que nous n'avons pas la même notion du temps qu'eux. L'attente ne leur pèse pas. Ils "attendent" toute la journée de toute façon. A la campagne, les choses vitales se font à leur rythme (les repas, la lessive), les maisons se construisent à la vitesse de l'homme, pas de la machine ; et s'il faut attendre un bus, on s'asseoit quelque part et on s'endort, tout simplement ! (c'est valable aussi pour l'attente du client : combien de fois rentrons-nous dans une échoppe pour y trouver le responsable endormi ! Mais il faut dire qu'il fait si chaud !) Les restaus ici n'ont pas de chaises mais des paillasses où l'on s'allonge avant le repas (voir plus haut le chapître "attente" !) et après pour la digestion-sieste. Bref, on se traîne !!!
A la "Cindy's guesthouse" (ou "long Island Inn"), nous faisons la connaissance de Kham, le responsable, il a 26 ans et il est associé avec un gros américain du Minnesotta (qui passe ses journées à écluser des bières et ses nuits à les cuver sur sa terrasse) et un anglais sérieux qui est à Londres.
L'équipe est composée de Kham et sa femme, Pui, la soeur de Pui et son mari, le frère et le neveu de Pui. Les deux couples vivent sur place dans une pièce cachée derrière la cuisine, avec Tigo, le fils de Kham, âgé de 4 ans... Sans oublier Johnny, le chiot craquant.
L'endroit est propre, même si le ménage n'est fait que sommairement. Au restaurant, par exemple, la table n'est jamais débarrassée. Et le lendemain, on mange dans ses miettes. Mais ce n'est pas spécifique à ici...
Kham parle très bien anglais et il a de l'ambition pour son hôtel (dont il détient 61% des parts). Il veut construire un nouveau restaurant et des chambres supplémentaires et une piscine... Je me demande comment il va réussir ! Le sac à bière américain ne dirige rien et il manque une communication importante pour développer l'affaire, vu sa position géographique retirée. Pendant les 5 jours de notre séjour, nous n'avons vu personne arriver... Et les autres clients sont des français que nous avons rencontrés et attirés ici ! J'ai expliqué à Kham les avantages de Tripadvisor (rares sont les guesthouses au Laos qui s'inscrivent) et lui ai proposé de lui montrer... Jusqu'à présent, il n'a toujours pas trouvé le créneau. Il est sans doute débordé !!!
(ps : il me dira plus tard que l'américain n'aurait pas apprécié de le voir sur Internet avec moi...)
Coucou de l'autre monde, celui où on court...
RépondreSupprimerHier, 8 mars, et bien j'ai "attendu" aussi et papoté toute la journée en présentant mes bouquins avec les deux petits derniers sortis des presses. Prendre son temps, si rare, trop rare...
C'est un bol d'air de vous lire et de vous voir, sourire !
C'est pas que l'on soit inquiets, sans news depuis le 3 Mars.... mais si, c'est qu'on est un peu inquiets quand même........Tout va bien ???
RépondreSupprimerHélène et Jacques